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Moudre des fleurs
Je revendique le droit inaliénable du touriste de se faire une image d’un endroit avant d’y parvenir, même si le lieu est finalement tout autre chose? Aussi, je tiens à « mon » Moulin à fleur. Arrivant à Sudbury pour la première fois, il y a plus de 30 ans, en entendant cette expression, je me suis imaginée une sorte de roue de prière tibétaine faisant voltiger dans l’atmosphère une cascade de pétales et d’odeurs suaves… Il s’agit en fait d’un quartier historique témoignant de l’industrie des ouvriers surtout francophones de Sudbury et qui regroupe un silo à farine n’ayant fonctionné qu’une dizaine d’années, et un musée cis dans une modeste maison à clins. Mais pour moi, le Moulin à fleur, c’est toujours la poésie de Canada Bread, un ingrédient levure de l’effervescence culturelle franco-ontarienne de Sudbury. C’est la prise de parole à la fois percutante et tendre de Paiement, Desbiens, Dalpé, Marinier, Dickson et de tant d’autres. Paulette Gagnon peut être fière : le levain tient bon et si vous ne trouvez pas au Moulin à fleur de quoi vous mettre sous la dent, allongez le pas jusqu’à la Place des arts du Grand-Sudbury; le meunier ne dort pas et la fine fleur de la création franco-ontarienne y est bien présente.Texte:Cadieux, Marie