LouNat pratique le slam de poésie depuis plus de dix ans. Lauréate du Grand Slam de poésie, elle représente le Québec à Paris, lors de la Coupe du monde de poésie en 2022. Lauréate du Concours national de slam Québec-France 2018-19, elle s’est produite à Paris, Nantes, Reims, La Rochelle et Nice. Au Québec, elle a été invitée en de nombreux lieux et occasions, soit lors des Salons du livre de Gatineau et de Montréal, lors du Festival international de poésie d’Ottawa, au Grand slam de Recycl’art, au Centre culturel Pauline-Julien de Trois-Rivières, au Club Soda de Montréal, lors des Jeux de la Francophonie et bien d’autres. Elle a tout récemment reçu un Certificat en reconnaissance du dévouement au développement de la littérature de l’Outaouais. Elle a publié Au secrours ! Je slame ! chez Vents d’Ouest en 2020, a contribué à différents collectifs dont Slam Outaouais, 10 ans de parole qui s’est mérité le prix White Ravens 2019 de la International Youth Library à Munich. Détentrice d’un prix Flamand littéraire de l’AAAO, ses talents d’auteures ont été requis pour la rédaction de différents articles de même que pour une participation aux Donneurs de mots. Diminutif de Louise Nathalie Boucher, LouNat évoque une louve affublée de nattes, soit une artiste (la louve) couplée d’une chercheure (l’étudiante nattée Ph. D.) se consacrant à la recherche-création.
Adolescente, je visitai ma sœur aînée vivant à Ottawa. Lors d’une randonnée à bicyclette, alors que nous passions à l’arrière des édifices du Parlement canadien, je remarquai la magnificence du panorama. On y apercevait tout comme aujourd’hui, la rivière des Outaouais et le parc Laurier (alors exempt des édifices actuellement en place) bordé au loin des collines de la Gatineau. Coucher de soleil aidant, je trouvai difficile de me détacher de ce point de vue qui m’offrait une sorte d’inexplicable et profond attrait. De retour chez moi, je poursuivis mes études m’amenant à œuvrer dans le monde du patrimoine. Puis je vins travailler au Musée canadien de l’histoire, soit au cœur même de ce paysage québécois qui, quinze ans plus tôt, m’avait tant marquée ! Texte: Boucher, Louise N.
Trente mille ans passés
argile et eau amalgamées
par des mains douées
offrent le premier art du feu
plus qu’un jeu
digne des dieux
Céramiques de grès
évoquent grèves
au parcours de rêve
Faïences et porcelaines
témoignent de vies humaines
forestières rurales urbaines
Des temps
les plus anciens
aux plus contemporains
esprits créateurs
au souffle bienfaiteur
se font salvateurs
Œuvres esthétiques
flegmatiques
excentriques
portent un message
venant de cultures ontariennes
autrichiennes nigériennes
aztèques, olmèques, zapotèque
bahia, nasca, nicoya…
La terre l’eau le feu
et les paumes en creux
se rassemblent en un lieu
de collections
et d’expositions
offrant un tourbillon
de 5000 variantes
stimulantes
et invitantes
Il suffit de les palper des yeux
pour en sentir l’effet délicieux
et en comprendre le sens si précieux. Texte: Boucher, Louise N.
Prêtez l’oreille et vous entendrez ces pierres placoter dans leur langage des rapides Remic. Héroïnes de la rivière des Outaouais, elles ont pour maître d’œuvre John F. Ceprano. Selon leur poids -toujours santé- et leur forme -toujours parfaite- elles lui indiquent comment bien les installer pour demeurer à la verticale. Se soumettant au moindre de leur caprice, l’artiste les stabilise en contrepoids le temps d’une saison, d’un jour, d’un rire. Régulièrement abattues par les flots, les vents ou les garnements, elles renaissent sous des formes nouvelles. Équilibristes, elles se dressent sans colle, ni clous, ni quelqu’intrus du genre, ne tenant que par la grâce de leur solidarité sous les habiles mains de l’artiste. Ainsi juchées, elles deviennent de véritables rockeuses vibrant sur leurs piédestaux. Texte: Boucher, Louise N.
On se rend à l’ile Bate pour flâner, piqueniquer, marcher, courir, pédaler, pêcher, prendre des photos, s’embrasser… Surtout, l’ile est entourée de rapides.
J’y ai déjà admiré des surfeurs urbains flottant agilement sur d’impressionnants remous et tumultueuses vagues. En effet, la rivière des Outaouais est un des hauts-lieux choisis par les adeptes du surf de rivière. Vêtus de leur combinaison
étanche et très ajustée, ces hommes -et femmes- araignées défient les eaux glacées dès le printemps jusqu’à tard l’automne, voire même en hiver.
La première fois que j’ai aperçu ces pros de la planche en eau vive, je n’en revenais tout simplement pas. Il y a plus de rochers que de sable par ici; le courage que ça demande pour s’y aventurer les premières fois! Texte:Boucher, Louise N.
Voile, mât poupe et globe planétaire s’interpellent pour commémorer ces marins militaires qui, loin de leurs proches, ont perdu la vie de maintes façons. Ainsi Olive Irene Clegg décèdera au prélude de ses 26 ans. Enrôlée en 1943 comme standardiste dans le Service féminin de la Marine royale canadienne, elle devra démissionner après avoir été déclarée illégitimement enceinte. Son enfant, né d’une relation hors mariage avec un marin, sera remis à une société d’aide à l’enfance. Olive mourra de la tuberculose quelques semaines plus tard. Les monuments sont normalement érigés pour les soldats glorieusement décédés. Toutefois, ce cénotaphe, tout de blanc, apparaît tel un linceul rappelant aussi celles et ceux disparus dans des circonstances moins valorisées bien que tout aussi tristes. Texte:Boucher, Louise N.