Margaret Michèle Cook a publié cinq recueils de poésie aux Éditions du Nordir, et trois recueils aux Éditions L’Interligne. Elle est née à Toronto, est passée par New Haven, Aix-en-Provence et Paris, pour s’établir à Ottawa en 1987. Le voyage, le monde intérieur, les dimensions du rêve et le rapport avec le langage ont enrichi son processus créateur. Margaret Michèle Cook a remporté le Prix du livre d’Ottawa 2009 pour Chronos à sa table de travail.
Il faut croire que j’ai toujours aimé l’eau – des bains, des lacs, des rivières, et cette belle eau jaillissante et chorégraphiée des fontaines.
Lorsque j’entraperçois la grande fontaine du Parc Strathcona, je suis immédiatement plongée dans l’allusion littéraire, ô joie, en pensant au poète Apollinaire et son jet d’eau. Et tout autour, des points de repère. À l’est, la rivière Rideau, mes pieds nus dedans. Et un sentier pédestre : ajoutez ici, en retenant sa respiration, ma première vue du morillon à tête rouge. Direction sud, une funambule debout sur la balançoire observe les nuages, tandis que vers l’occident, un détective et son jumeau maléfique se pourchassent. Et au nord, l’aventure, toujours l’aventure.Texte:Cook, Margaret Michèle
Hermès messager et dieu des voyageurs s’installe sous le vaste plafond voûté dans le Grand Hall de la gare Union. Plaque tournante.
L’horloge marque le temps, ce qui ne le préoccupe nullement. Il s’aventure, pourtant, autour des fenêtres cintrées, comme s’il se souvenait des thermes romains.
Ô apaisante lumière diffuse, par-dessus le tohu-bohu des humains. Bronze, pierre calcaire, marbre, tels sont les matériaux qui nous guident à travers les âges.
Et au-dessus des quais, l’atrium de verre offre un aperçu du ciel, promesse des distances. Et d’un rythme berceur.
Le train se profile alors et avance lentement à l’horizon.
Tout un monde dans d’un grain de sable, et tout un monde autour.
À la plage Britannia, un bain opulent de lumière. La lente détente du corps par une journée estivale sous un parasol primé.
En avant-plan avec bande sonore, les mouettes déterminées poursuivent leur quête de restes de festins, alors que les canards soucieux se préoccupent de l’élevage de leurs petits et le longiligne héron est absorbé par son tai-chi.
Devant eux, la rivière des Outaouais se dessine pour les yeux dans ses tons bleu marine, bleu brun, bleu gris. Bleu jamais pareil au dernier.
Et la brise écrit, écrit sur l’eau la splendeur du prochain coucher.Texte:Cook, Margaret Michèle
Apprenez-en plus sur chacune des publications de l’auteur (ou l’auteure). En cliquant sur une des couvertures vous serez redirigé·e vers un site de vente en ligne où vous pourrez faire l’achat du livre sélectionné.
La lanterne magique
En contrepoint: les figures de l’île
Chronos à sa table de travail
À l’Ombre de Pénélope
En un tour de main
De l’enfermement à l’envol /sous la direction de Sylvie Frigon
Études françaises. Volume 33, numéro 2, automne 1997